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Des petites voix dans ma tête

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Des petites voix dans ma tête
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8 mai 2011

Excuses, actu et curiosités

Du temps a passé depuis la dernière publication d'un de mes textes, et vous devez vous demander si par hasard je ne serais pas la pire blogueuse que vous connaissez...

Ce message sera une sorte de mot d'excuse (à faire signer par les parents) et en même temps l'occasion de vous donner quelques nouvelles de mon "actualité" et de partager avec vous quelques petites curiosités.

BAC A FOUILLES

Je suis actuellement en train d'écrire la prochaine pièce de la compagnie Qui-bout ! qui s'intitule Bac à Fouilles : cette pièce s'adressera à la petite enfance (2-5ans) et pendant que je l'écris, Lila Berthier, la directrice de la compagnie qui sera metteur en scène de ce spectacle, recherche des producteurs et des lieux d'accueil pour des résidences de création. Ce projet de création a été inspirée par notre rencontre avec l'équipe du Musée de l'Arles Antique. En quelques mots, voici de quoi parlera le spectacle :

Bac à Fouilles met en scène deux enfants qui jouent dans un bac à sable. Endossant le rôle de petits archéologues, ils transforment leur espace de jeu en chantier de fouilles et entreprennent d’en déterrer les objets qu’il recèle. Tantôt rivaux tantôt complices, les deux scientifiques en herbe cherchent à comprendre l’origine et le sens de leurs découvertes : par des jeux d’assemblage et de comparaison, les objets antiques et les objets contemporains mis au jour composent peu à peu une collection archéologique hétéroclite et inédite. Construite comme une enquête menée en temps réel, la pièce est l’occasion d’aborder sur un mode ludique les processus qui conduisent les œuvres du chantier de fouilles à la salle d’exposition du musée.

 

Très prochainement, vous trouverez des informations plus détaillées sur Bac à Fouilles sur le site de la compagnie (voir dans les liens amis) mais également sur ce blog où je tâcherai de vous raconter l'avancée de nos recherches. Par contre vous n'aurez pas la possibilité de lire le texte - à moins qu'une publication intéresse un éditeur - : il faudra venir nous voir jouer ! Sachant qu'il vous faudra de la patience car la création est prévue pour le printemps 2012...

 

CONCOURS LOL

J'ai perdu ! Le texte qui a été récompensé mérite sa victoire et vous pouvez le découvrir sur le site de WeloveWords (dans les liens amis). A quand le prochain concours ? Je vous tiens au courant...

 

LES BOUTOGRAPHIES

Si vous n'êtes pas trop loin de Montpellier, courez voir l'exposition des Boutograhies ! En plus vous aurez la chance de découvrir les Cahiers de Doléances de Léa Habourdin (ma coupine :p) qui a remporté le prix du jury pour cette édition !

Si vous ne pouvez vous y rendre, le site très bien fait de Léa vous propose de visionner l'expo (liens amis aussi!)

 

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27 avril 2011

Le Guide du Routeur

Impossible de ne pas vous recommander de nouveaux amis dont la plume, la verve et la façon sauront sans aucun doute vous convaincre... Mes amis seront bientôt vos amis...

Voici deux bonnes adresses dont votre esprit reviendra nourri de bonnes choses ! Laissez-vous tenter par les déclinaisons acides-sucrées de tous les billets qui y sont postés. Pas de panique, rien d'amer ne perturbera vos papilles!

Eukariot sur son blog Cyprismes.Echos et Monster Inside sur son blog J'vois pas d'quoi tu parles : pour ne pas perdre le fil, les liens sont également présents dans la colonne de gauche, liens amis.

Les derniers articles postés sur chacun des blogs reviennent sur mon coup de gueule à propos de K. Pancol.

 

Et pour ne pas être en reste, une petite actu d'un autre ami : le tout dernier TheViewer (consacré au sexe...âmes sensibles s'abstenir !) qui vient tout juste de paraître!

8 avril 2011

Coup de gueule VS Envie d'écrire - K. Pancol

Je pousse aujourd'hui un coup de gueule contre le site Envie d'écrire à propos de la dernière interview filmée qui vient d'être postée : celle de Katherine Pancol (vous savez, l'auteur dont les titres à rallonge forment un véritable bestiaire de clichés : croco aux yeux jaunes, lentes tortues...je prédis que le prochain titre parlera de renards et qu'ils seront rusés !)

Je vous invite à écouter l'interview (mais c'est un effort non négligeable d'écouter une cruche parler aussi longtemps!) sur le site d'Envie d'écrire : http://www.enviedecrire.com/comment-je-suis-devenue-ecrivaine-katherine-pancol/

Voici le commentaire que j'ai posté. Je pourrais m'étendre davantage, mais il me semble que ces quelques lignes résument suffisamment mon point de vue sur cette "écrivainE" (puisqu'elle tient à son E, laissons-le lui).

"Alors là je suis estomaquée ! Comment un site qui prétend être une plateforme de réflexion sur la littérature peut-il donner la parole à Katherine Pancol ? Avez-vous seulement lu un de ces livres ? Où avez-vu de la littérature dans ses écrits ? Je suis convaincue que la littérature se fabrique avec des intentions et non pas avec un parcours aussi fortuit que celui de Mme Pancol. Croyez-vous que Borgès ou Breton pour ne citer qu’eux (mais la liste est très longue !) ait écrit sans vouloir faire de la littérature ? Croyez-vous vraiment que les oeuvres que nous gardons précieusement dans nos souvenirs de lecteurs ne soient que le fruit d’un hasard bien mystérieux et non pas le résultat d’une véritable démarche d’écriture qui interroge le langage par la poésie, qui éveille notre esprit critique par une manipulation intelligente de concept ?
Ce que Katherine Pancol révèle dans ces vidéos est l’éclatante preuve que le concept de littérature aujourd’hui est étouffé par les ambitions du monde de l’édition et de la presse de base étage… Abrutir les lecteurs avec des discours insignifiants et leur proposer de la soupe insipide dans des livres imposteurs : si malheureusement ceci fait vendre, il n’en reste pas moins que cela ne repaît pas l’estomac gourmand d’un amoureux de la belle et intelligente lettre."

J'ajoute toutefois deux petites choses :

- le fin limier qui a poussé cette chère Madame Pancol à écrire n'est autre que Robert Laffont (celui-là même qui a publié L'homme de Kaboul, de Bannel, dont j'ai fait une critique virulente le mois dernier).

- je ne voudrais pas qu'on me taxe de trop enfermer la littérature dans un carcan de critères qui viserait à exclure les productions plutôt qu'à les éclairer et à les analyser, mais je refuse de croire que la littérature puisse admettre la ringardise affligeante dont fait preuve K.Pancol. Si la littérature s'accomode de la tradition et de la modernité tout en même temps, il n'empêche qu'elle ne tolère pas le "dépassé" : ce qui l'intéresse, ce sont les concepts qui touchent à l'universel, et elle n'a que faire du contingent dont aucun sens profond, par nature, ne peut émaner.

29 mars 2011

Votez pour BYE IDIOT !

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Votez pour mon texte "BYE IDIOT" en cliquant sur le lien suivant :

http://www.welovewords.com/contests/le-prix-litteraire-du-lol

Le site WeloveWords vous demandera votre adresse mail mais ne l'utilisera pas, rassurez-vous !

27 mars 2011

Texte pour le prix littéraire du LOL

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La première fois qu’on s’est vu c’était quand ? Ah oui j’étais encore coquette, je devais être célibataire. T’avais une tête de cartoon ce jour-là : des yeux qui lançaient des cœurs et même la langue qui pendait. Sûr tu te le rappelles.

C’était le bon temps. On s’est bien marré pendant toutes ces nuits blanches. On avait des foutus cernes mais ça n’empêchait pas nos câlins d’être vachement cochons. Après ça, se dire « je t’aime » c’était du gâteau.  

Puis tout ce gâteau m’a écœurée. Le soir où je te l’ai dit t’as pris la mine d’un mafieux qu’on aurait essayé d’arnaquer. T’as eu le rire grinçant et tu m’as sorti le grand jeu. Pas de chance pour moi les huîtres qu’on a mangées ce soir-là au resto m’ont fait gerber toute la nuit. T’as cru que je le faisais exprès et t’as piqué une de ces colères… Tu peux pas dire le contraire : t’as essayé de me tuer !

Aujourd’hui je te défie de venir me trouver. T’attends pas à ce que ce soit moi qui finisse la gueule écrasée sur le trottoir. Tu pourras me dire tant que tu veux que t’es désolé, tu ne m’attendriras jamais.

Bye idiot,

Z.

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18 mars 2011

Comme les wagons à la locomotive

Voici un texte réalisé à partir d'une proposition d'Anne Cortey lors de l'atelier d'écriture auquel je participe à Arles.

 

Consignes : 3 scènes pour raconter une rencontre. Entre chaque scène, une ellipse. Chercher une écriture ramassée.

 

Premières lignes :

Scène 1

Déteste les bousculades absurdes dans le métro. D’habitude y prends part. Aujourd’hui observe la masse grouillante de loin. Opère un solo tranquille au milieu de la chorégraphie frénétique et empressée des autres. Pas les mêmes trajectoires. Me retrouve sur un banc. Quai du A. RER. Près de la poubelle. La dernière qui a résisté au plan Vigipirate.

Me regardent. Se demandent si on m’a posé un lapin. Faux. Peux juste pas décoller. Sais pas pourquoi. Peuvent pas comprendre. Pour eux le métro est un lieu de passage, on entre on se barre. 18h17. 18h22. 18h27. 18h46. Attends toujours mais sais pas quoi. Peut-être un signe. Voudrais qu’aujourd’hui soit différent, que le métro soit lieu de repos, que mon solo m’amène ailleurs qu’à la poubelle.

Pas de signe. Suis différente et le reste inchangé. M’ennuie. Veux partir. Marre de voir les trains défiler. Marre de la foule qui trépigne et s’énerve et entre et sort et court de tout côté. Bruit de freins aigus. Portes qui s’ouvrent portes qui se ferment. Asphyxie temporaire dans les peaux gluantes. Prochain arrêt, personne ne descend ! Le train s’amuse à saute-mouton avec les stations. Enfin le terminus. Des corps dégueulés sur le quai par le goulot des portes. Reste en arrière reste en retrait. Pas envie de sortir. Veux profiter de la rame vide, du courant d’air qui lutte avec la moiteur. Un dernier passager me bouscule. 19h36. Entends un gros « plac ». Personne d’autre pour l’entendre.

Te vois. Lamentablement tombé par terre. L’air d’un chien battu qu’on aurait abandonné : misérable. Hésite à m’approcher : ça sent le piège dont on ne se dépêtre jamais. Un contrôleur fâché traverse la rame. Te piétine sans égard. Pitoyable. Es tout sale. Donnes pas très envie qu’on t’aide. Es jaune ou maronnasse, as l’air malade. Es fripé comme un vieillard. Comme lui, usé. Désabusé.

Puis me vois. Prends l’air de t’en foutre. M’intéresse. Te ramasse en cachant mon dégoût. Te regarde à peine.  Ne nous parlons pas. Sortons du RER A et filons droit jusqu’à chez moi.

16 mars 2011

La Légende des Siècles de Victor Hugo

Pour faire passer l'après-midi pluvieux, un petit détour par 
La Légende des Siècles de Victor Hugo.

L'HOMME 


Si tu vas devant toi pour aller devant toi,
C'est bien ; l'homme se meut, et c'est là son emploi ;
C'est en errant ainsi, c'est en jetant la sonde
Qu'Euler trouve une loi, que Colomb trouve un monde.
Mais, rêvant l'absolu, si c'est Dieu que tu veux
Prendre comme on prendrait un fuyard aux cheveux,
Si tu prétends aller jusqu'à la fin des choses,
Et là, debout devant cette cause des causes,
Uranus des païens, Sabaoth des chrétiens,
Dire : — Réalité terrible, je te tiens ! —
Tu perds ta peine.

*

Ajuste, ô fils quelconque d'Ève,
N'importe quel calcul à n'importe quel rêve,
Ajoute à l'hypothèse une lunette, et mets
Des chiffres l'un sur l'autre, à couvrir les sommets
De l'Athos, du Mont-Blanc farouche, du Vésuve,
Monte sur le cratère ou plonge dans la cuve,
Fouille, creuse, escalade, envole-toi, descends,
Fais faire par Gambey des verres grossissants,
Guette, plane avec l'aigle ou rampe avec le crabe,
Crois tout, doute de tout, apprends l'hébreu, l'arabe,
Le chinois, sois indou, grec, bouddhiste, arien,
Va, tu ne saisiras l'extrémité de rien.
Poursuivre le réel, c'est chercher l'introuvable.
Le réel, ce fond vrai d'où sort toute la fable,
C'est la nature en fuite à jamais dans la nuit.
Le télescope au fond du ciel noir la poursuit,
Le microscope court dans l'abîme après elle ;
Elle est inaccessible, imprenable, éternelle,
Et n'est pas moins énorme en dessous qu'en dessus.
Des aspects effrayants sont partout aperçus ;
Le spectre vibrion vaut le soleil fantôme ;
Un monde plus profond que l'astre, c'est l'atome ;
Quand, sous l'œil des penseurs, l'infiniment petit
Sur l'infiniment grand se pose, il l'engloutit ;
Puis l'infiniment grand remonte et le submerge.
Mère terrifiante et formidable vierge,
Multipliant son jour par son obscurité
Et sa maternité par sa virginité,
Chaste, obscène, et montrant aux mornes Pythagores
Son ventre ténébreux d'où sortent les aurores,
La nature fatale engendre éperdûment
Des chaos d'où jaillit cette loi, l'élément.
Elle est le haut, le bas, l'immense ombre, l'aïeule ;
Toute sa foule étant elle-même, elle est seule ;
Monde, elle est la nature ; âme, on l'appelle Dieu.
Tout être, quel qu'il soit, du gouffre est le milieu ;
Pas de sortie et pas d'entrée ; aucune porte ;
On est là. — C'est pourquoi le chercheur triste avorte ;
C'est pourquoi le ciel juif succède au ciel romain ;
C'est pourquoi ce songeur épars, le genre humain,
Entend à chaque instant vagir de nouveaux cultes ;
C'est pourquoi l'homme, en proie à tant de noirs tumultes,
Rêve, et tâte l'espace, et veut un point d'appui,
Ayant peur de la nuit tragique autour de lui ;
C'est pourquoi le messie est chassé par l'apôtre ;
C'est pourquoi l'on a vu crouler, l'un après l'autre,
Ayant tous fait fléchir aux peuples le genou,
Brahma, Dagon, Baal, Odin, Allah, Vishnou.
L'idolâtrie échoue. Elle est, sur tout abîme,
Et dans tous les bas-fonds, le même essai sublime
Et la même chimère inutile, créant
Toujours le même Dieu pour le même néant.

*

Il est pourtant, ce Dieu. Mais sous son triple voile
La lunette avançant fait reculer l'étoile.
C'est une sainte loi que ce recul profond.
Les hommes en travail sont grands des pas qu'ils font ;
Leur destination, c'est d'aller, portant l'arche ;
Ce n'est pas de toucher le but, c'est d'être en marche ;
Et cette marche, avec l'infini pour flambeau,
Sera continuée au delà du tombeau.
C'est le progrès. Jamais l'homme ne se repose,
Et l'on cherche une idole, et l'on trouve autre chose.
Cherchez l'Âme ; elle échappe ; allez, allez toujours !

*

Teutatès, Mahomet, Jésus, les antres sourds,
Les forêts, le druide et le mage, et ces folles
Augustes, qu'Apollon emplissait de paroles,
Et les temples du sang des génisses fumants,
N'arrivent qu'à des cris et qu'à des bégaiements.
L'à peu près, c'est la fin de toute idolâtrie.
La vérité ne sort que difforme et meurtrie
De l'effort d'engendrer, et quel que soit l'œil fier
Du fœtus d'aujourd'hui sur l'embryon d'hier,
Quelque mépris qu'Orphée inspire à Chrysostome,
Quel que soit le dédain du koran pour le psaume,
Et quoi que Jéhova tente après Jupiter,
Quoi que fasse Jean Huss accouchant de Luther,
Quoi qu'affirme l'autel, quoi que chante le prêtre,
Jamais le dernier mot, le grand mot, ne peut être
Dit dans cette ombre énorme où le ciel se défend,
Par la religion, toujours en mal d'enfant.

C'est parce que je roule en moi ces choses sombres,
C'est parce que je vois l'aube dans les décombres,
Sur les trônes le mal, sur les autels la nuit,
C'est parce que, sondant ce qui s'évanouit,
Bravant tout ce qui règne, aimant tout ce qui souffre,
J'interroge l'abîme, étant moi-même gouffre ;
C'est parce que je suis parfois, mage inclément,
Sachant que la clarté trompe et que le bruit ment,
Tenté de reprocher aux cieux visionnaires
Leur crachement d'éclairs et leur toux de tonnerres ;
C'est parce que mon cœur, qui cherche son chemin,
N'accepte le divin qu'autant qu'il est humain ;
C'est à cause de tous ces songes formidables
Que je m'en vais, sinistre, aux lieux inabordables,
Au bord des mers, au haut des monts, au fond des bois.
Là, j'entends mieux crier l'âme humaine aux abois ;
Là je suis pénétré plus avant par l'idée
Terrible, et cependant de rayons inondée.
Méditer, c'est le grand devoir mystérieux ;
Les rêves dans nos cœurs s'ouvrent comme des yeux ;
Je rêve et je médite ; et c'est pourquoi j'habite,
Comme celui qui guette une lueur subite,
Le désert, et non pas les villes ; c'est pourquoi,
Sauvage serviteur du droit contre la loi,
Laissant derrière moi les molles cités pleines
De femmes et de fleurs qui mêlent leurs haleines,
Et les palais remplis de rires, de festins,
De danses, de plaisirs, de feux jamais éteints,
Je fuis, et je préfère à toute cette fête
La rive du torrent farouche, où le prophète
Vient boire dans le creux de sa main en été,
Pendant que le lion boit de l'autre côté.
12 mars 2011

L'homme de Kaboul de Cédric Bannel

Taliban de la littérature

Chronique pour le concours CANALBLOG

Visible également sur le site de L'homme de Kaboul : http://lhommedekaboul.canalblog.com/archives/2011/03/14/20627894.html

Sur la proposition de Canalblog, j’ai reçu une épreuve du dernier roman à paraître de Cédric Bannel intitulé L’homme de Kaboul. Aux côtés de la centaine d’autres blogueurs sélectionnés, j’ai accepté de rédiger une critique de ce livre. Il serait redondant de vous proposer un résumé de l’œuvre, aussi je vous invite à découvrir la quatrième de couverture ici.

***

Il existe un pays riche de promesses : dans son sous-sol, des ressources abondantes et précieuses que le temps n’a pas épuisées ; dans ses villes, dans ses campagnes, une population éclectique qui fait entendre et cohabiter la voix de la tradition et celle de la modernité. Ce pays regorge d’attraits et c’est ce qui le rend fragile : il attire les convoitises. Menacé par ceux, à l’extérieur, qui rêvent de détruire son identité pour le contrôler complètement, il est aussi gangréné de l’intérieur par les trahisons de ceux qui ne croient plus en lui. Dans son ciel plane une menace à plusieurs têtes regardant toutes vers le même soleil : celui du pouvoir, celui de l’argent. Ses rues et ses maisons résistent difficilement au champignon coriace de la corruption. Une gigantesque manipulation cherche à les écraser sous l’impact de bombes, à les faire disparaître sous une épaisse couche de fumée. Ici, un foyer de résistance. Là, les grondements d’une révolte qui s’annonce violente. Les habitants ne sont pas tous prêts à s’en laisser conter.

 2011. Un meurtre est commis. Les coupables ont semé de faux indices pour détourner l’enquête et se cachent sous un déguisement taillé sur mesure pour passer inaperçus. L’enquête est confiée à  une équipe d’hommes qui ne manquent pas de perspicacité et de courage. Le chemin est périlleux pour ceux qui cherchent le visage de la vérité derrière le masque opaque du mensonge. Les guet-apens récurrents obligent parfois à des alliances peu ordinaires. Ils travaillent avec acharnement et prudence, grattent la surface des choses, étudient les manières et le langage de ceux qu’ils suspectent, entrent dans leur intimité, fouillent leurs carnets d’adresses. Les amis de nos ennemis sont souvent… Ils savent que leur cible est d’importance et que la poursuivre est risquée, mais ils continuent à défaire un à un les nœuds qui se présentent à eux. Pourtant, quand le dénouement se présente enfin et qu’ils ont entre les mains la preuve de la culpabilité de ceux qu’ils ont poursuivis, ils se laissent soudain bercer par la flatterie et quelques promesses de ces manitous de la manipulation et choisissent de se taire. Tout laisse à penser que la résistance est étouffée et que le pays est à nouveau sous contrôle.

Ainsi, vous, lecteurs de ma chronique, avez sans doute cru jusqu’ici qu’il était question de l’intrigue de L’homme de Kaboul. Et bien non, le meurtre, l’attentat dont je vous parle sera commis le 13 mars 2011 et le pays qui sera touché porte le nom de Littérature.

Au commande de cette violente attaque : les Editions Laffont, qui affichent une nouvelle fois - à nos dépens - leur goût douteux pour les discours populistes. Elles montrent aussi que leur souci est de bien vendre avant que de bien fabriquer, en confiant la communication à Canalblog et les opérations de terrain au président de cette plateforme qui n’est autre que Cédric Bannel. On reconnaît au CV de celui-ci les atouts d’un espion formé à bonne école : ENA pour l’éloquence, Renault et Latour Capital pour le sujet du bouquin, Alain Madelin pour le côté pas-froid-aux-yeux. Un Judas des temps modernes dissimulé sous les traits d’un Joseph qui n’a pas hésité à concevoir, au mépris de notre intelligence et de notre sens esthétique, un médiocre produit commercial inscrit dans la lignée de ces romans imposteurs où la recette prétend remplacer le génie. Preuve que la manœuvre est grossière - et grave néanmoins - : la fiction, qui est parasitée par un exotisme tapageur et outrancier et prétexte à jeter le venin d’une propagande ultralibérale à l’Occidentale. Il est clair que ce n’est pas avec L’homme de Kaboul que lui et ses compères s’offriront une place au panthéon de la Littérature. Les quelques honneurs récoltés viennent de lecteurs et d’auteurs de blogs désavoués, des Karzaï et des Mollah Bakir, des faux-amis de la Littérature prêts à trahir leur précieuse patrie pour un coup d’éclairage sur leurs petites productions. C’est dire s’ils sont dérisoires. Pour mesurer l’impact de l’agression il suffit de voir combien d’Oussama Kandar et de Nick Snee ont choisi de se taire ou de ne pas trop insister, délaissant au moment de l’écriture de la chronique le courage qui avait guidé leur lecture.

Apparemment donc, je suis le dernier Taliban en terre littéraire. De la race de ceux qui ne s’en laisseront définitivement pas conter et qui ne garderont pas leur colère pour eux. De ceux qui répondent à l’hybris des gens de pouvoir par l’hybris des grands idéalistes. Ainsi, comme il ne reste que moi pour rappeler les grands principes de mon pays, je ne vais pas me gêner : il s’agit d’être honnête dans son intention et délicat dans l’action.

27 janvier 2011

Eloge de la Folie - Erasme

Un petit passage au fil de ma lecture de ce livre qui fait plus que tout autre extrait écho à mes préoccupations littéraires.

Pour rappel, c'est la Folie elle-même qui fait son propre éloge et se vante d'être "Semence et Source de la vie" (on ne ferait pas d'enfant et on ne se marierait pas sans la séduction de la folie) contre la Raison et ses défenseurs (théologiens, rois...).
Fille de la Jeunesse, de la Bonne Chère et du Profond Sommeil, nourrie aux mamelles de l'Ignorance et de l'Ivresse, la Folie engage la vie dans la voie du bonheur. Et Sophocle de dire : "Moins on a de sagesse, plus on est heureux"...

XIII

"Qui ne sait que le premier âge est le plus joyeux et le plus agréable à vivre ! Si nous aimons les enfants, les baisons, les caressons, si un ennemi même leur porte secours, n’est-ce pas parce qu’il y a en eux la séduction de la Folie ? La prudente Nature en munit les nouveau-nés pour qu’ils récompensent en agrément ceux qui les élèvent et qu’ils se concilient leur protection. A cet âge succède la jeunesse. Comme elle est fêtée de tous, choyée, encouragée, toutes les mains tendues vers elle ! D’où vient le charme des enfants, sinon de moi, qui leur épargne la raison, et, du même coup, le souci ? Dis-je vrai ? Quand ils grandissent, étudient et prennent l’usage de la vie, leur grâce se fane, leur vivacité languit, leur gaîté se refroidit, leur vigueur baisse. A mesure que l’homme m’écarte, il vit de moins en moins. Enfin, voici l’importune vieillesse, à charge à autrui comme à elle-même, et que personne ne pourrait supporter, si je ne venais encore secourir tant de misères. Comme font, chez les poètes, les Dieux qui sauvent de la mort par une métamorphose, je ramène au premier âge les vieillards voisins du tombeau. On dit d’eux fort justement qu’ils sont retombés en enfance. Je n’ai pas à cacher comment j’opère. La fontaine de ma nymphe Léthé jaillit aux Iles Fortunées (celle des Enfers n’est qu’un tout petit ruisseau) ; j’y mène mes vieilles gens : ils y boivent les longs oublis, leurs peines s’y noient et s’y rajeunissent. On croit qu’ils déraisonnent, qu’ils radotent ; sans doute, c’est cela même qui est redevenir enfant. Radoter, déraisonner, n’est-ce pas tout le charme de l’enfance ? N’est-il pas un monstre détestable, l’enfant qui raisonne comme un homme fait ? Cet adage l’atteste : « Je hais chez l’enfant la sagesse prématurée ... » Un vieillard qui joindrait à son expérience complète de la vie l’avantage de la force de l’âme et de la pénétration du jugement, qui supporterait de l’avoir pour ami et pour familier ? Laissons plutôt cet âge radoter. Mon vieillard échappe aux maux qui tourmentent le sage. C’est un joyeux vide-bouteille ; le dégoût de l’existence ne l’atteint pas, dont peut souffrir un âge plus robuste. Parfois, comme le vieux Plaute, il revient aux trois lettres fameuses , ce qui le rendrait très malheureux s’il avait sa raison ; mais il est heureux par mes bienfaits, agréable à ses amis et à la société. C’est ainsi que, chez Homère, de la bouche de Nestor coulent des paroles plus douces que le miel, tandis que le discours d’Achille déborde d’amertume ; et le poète montre encore les vieillards sur les murs de la ville, s’entretenant en paroles fleuries. Par là, ils l’emportent même sur la petite enfance, tout aimable assurément, mais privée du plaisir suprême de la vie, qui est de bavarder. Ajoutez que les vieillards adorent les enfants et que ceux-ci raffolent d’eux, car qui se ressemble s’assemble. Ils ne diffèrent que par les rides et le nombre des années. Cheveux clairs, bouche sans dents, corps menu, goût du lait, balbutiement, babillage, niaiserie, manque de mémoire, étourderie, tout les rapproche ; et plus s’avance la vieillesse, plus s’accentue cette ressemblance, jusqu’à l’heure où l’on sort des jours, incapable à la fois, comme l’enfant, de regretter la vie et de sentir la mort."

11 janvier 2011

Les résultats OXFAM dans la presse

Petit article de presse dans le journal Nord Eclair :

http://www.nordeclair.fr/Locales/Lille/2011/01/11/la-bouquinerie-oxfam-remet-les-prix-de-s.shtml

LILLE / LECTURE

La bouquinerie Oxfam remet les prix de son concours d'écriture

Un membre de chaque jury a lu sa nouvelle favorite avant de récompenser les deux lauréates présentes : Steffi Kadylac (à g.) et Manon Fayard (d.).
Un membre de chaque jury a lu sa nouvelle favorite avant de récompenser les deux lauréates présentes : Steffi Kadylac (à g.) et Manon Fayard (d.).

Les noms des lauréats du concours d'écriture organisé par la bouquinerie Oxfam ont été révélés samedi. Chacun des quatre jurys a primé une nouvelle.

CLAIRE LE NESTOUR > correspondante locale

"Quatre histoires. Un homme devient propriétaire du soleil, une fillette se rêve capitaine, deux soldats gardent un secret, une ado veut faire son coming-out. Leur point commun ? Ces quatre nouvelles ont été primées lors du concours d'écriture des bouquineries Oxfam.
Le principe était simple. Écrire une nouvelle en intégrant obligatoirement une liste de 16 mots dans le texte. 165 candidats ont relevé le défi ponctuant leurs récits des mots imposés comme « jubilatoire », « café », « troquer » ou « passerelle ». « Pour une première édition, nous sommes agréablement surpris du nombre de participants », souligne Clémence Berlingen, libraire.

Samedi, les candidats ont été conviés à la bouquinerie Oxfam pour la remise des prix. Les présidents des différents jurys ont lu en public leur nouvelle préférée. Le jury des professionnels a choisi Ma bonne étoile de Véronique Gaglione. Les libraires ont élu C'que j'aime  de Jack-Christophe Cossec. Joyeuses Pâques de Steffi Kadylak a été primée par les lycéens. Pour finir, Manon Fayard a recueilli les voix des internautes avec sa nouvelle Lucie Capitaine. Les quatre lauréats remportent un bon d'achat de 50 E à valoir dans les bouquineries Oxfam de Lille et Paris.w Les nouvelles sont encore disponibles sur www.oxfamfrance.org Bouquinerie Oxfam : 19 ter, rue de l'hôpital militaire."

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