Coup de gueule VS Envie d'écrire - K. Pancol
Je pousse aujourd'hui un coup de gueule contre le site Envie d'écrire à propos de la dernière interview filmée qui vient d'être postée : celle de Katherine Pancol (vous savez, l'auteur dont les titres à rallonge forment un véritable bestiaire de clichés : croco aux yeux jaunes, lentes tortues...je prédis que le prochain titre parlera de renards et qu'ils seront rusés !)
Je vous invite à écouter l'interview (mais c'est un effort non négligeable d'écouter une cruche parler aussi longtemps!) sur le site d'Envie d'écrire : http://www.enviedecrire.com/comment-je-suis-devenue-ecrivaine-katherine-pancol/
Voici le commentaire que j'ai posté. Je pourrais m'étendre davantage, mais il me semble que ces quelques lignes résument suffisamment mon point de vue sur cette "écrivainE" (puisqu'elle tient à son E, laissons-le lui).
"Alors là je suis estomaquée ! Comment un site qui prétend être une plateforme de réflexion sur la littérature peut-il donner la parole à Katherine Pancol ? Avez-vous seulement lu un de ces livres ? Où avez-vu de la littérature dans ses écrits ? Je suis convaincue que la littérature se fabrique avec des intentions et non pas avec un parcours aussi fortuit que celui de Mme Pancol. Croyez-vous que Borgès ou Breton pour ne citer qu’eux (mais la liste est très longue !) ait écrit sans vouloir faire de la littérature ? Croyez-vous vraiment que les oeuvres que nous gardons précieusement dans nos souvenirs de lecteurs ne soient que le fruit d’un hasard bien mystérieux et non pas le résultat d’une véritable démarche d’écriture qui interroge le langage par la poésie, qui éveille notre esprit critique par une manipulation intelligente de concept ?
Ce que Katherine Pancol révèle dans ces vidéos est l’éclatante preuve que le concept de littérature aujourd’hui est étouffé par les ambitions du monde de l’édition et de la presse de base étage… Abrutir les lecteurs avec des discours insignifiants et leur proposer de la soupe insipide dans des livres imposteurs : si malheureusement ceci fait vendre, il n’en reste pas moins que cela ne repaît pas l’estomac gourmand d’un amoureux de la belle et intelligente lettre."
J'ajoute toutefois deux petites choses :
- le fin limier qui a poussé cette chère Madame Pancol à écrire n'est autre que Robert Laffont (celui-là même qui a publié L'homme de Kaboul, de Bannel, dont j'ai fait une critique virulente le mois dernier).
- je ne voudrais pas qu'on me taxe de trop enfermer la littérature dans un carcan de critères qui viserait à exclure les productions plutôt qu'à les éclairer et à les analyser, mais je refuse de croire que la littérature puisse admettre la ringardise affligeante dont fait preuve K.Pancol. Si la littérature s'accomode de la tradition et de la modernité tout en même temps, il n'empêche qu'elle ne tolère pas le "dépassé" : ce qui l'intéresse, ce sont les concepts qui touchent à l'universel, et elle n'a que faire du contingent dont aucun sens profond, par nature, ne peut émaner.